Vers un pays oublié : le Sahara Occidental
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Tout doucement, je me rapproche du Sahara mais,  avant d’entreprendre la traversée du plus grand désert au monde, je vais effectuer un petit crochet à travers l’Anti-Atlas ; je souhaite découvrir un peu plus le Maroc car je suis toujours assoiffé de découvertes dans ce pays magnifique.

L’Anti-Atlas marocain regorge d’une multitude de petits villages accrochés à flanc de montagne…

…mais toujours à proximité d’oasis.

La vie s’organise toujours autour de la mosquée et au rythme des cinq prières journalières.

 

Je plonge dans les gorges et…

… je vais découvrir la plus belle oasis du Maroc…

Les Gorges d’Aït Mansour où les palmiers dattiers me garantissent la fraîcheur. Aucune difficulté durant les 8 kms  cependant  je mettrai 3 heures pour couvrir la distance !!! Pourquoi ?… parce que je tiens à m’imprégner au maximum de la beauté des lieux.

Pour sortir des gorges,  il va falloir mouiller le maillot !!…

…pour rejoindre le plateau.

Au coeur de ce massif montagneux, l’accueil des marocains est toujours aussi chaleureux. Plusieurs fois par jour je suis invité à prendre le thé avec du pain et de l’huile d’olive.

Durant la traversée d’un village, je trouve un atelier de soudure ; parfait !  je donne mes instructions en arabo français pour réaliser mon trépied pour cuisiner.

Tout doucement,  je me rapproche de la côte et l’air humide du littoral favorise la végétation, oh ! que je suis content de revoir des arbres…

 

… mais il faut grimper en haut du col afin de pouvoir y bivouaquer; les pourcentages sont forts et les jambes grincent.

Voila ce que l’on peut appeler un bivouac parfait

Testons ma nouvelle cuisine portante !…  je suis content du résultat mais aussi du menu.
La recette :  huile d’olive, ail, oignons, tomates,  une boite de sardines et des olives. Je vous garantis  que c’est extra.

  

Petit crochet par Sidi Ifni chez Hassan où Pierre mon ami motard a déposé des axes de pédaliers.

Le vélo souffre avec le poids, les pistes, le froid et le sable alors un bon check-up s’impose.

Je me rends au marché… spectacle haut en couleurs avec une ambiance très chaleureuse.

J’aime toutes ces couleurs !

Retour du marché.  Voici un panier à 5 euro !!! Pour info,  le kilo de clémentines ne coûte que 20 cts d’euro !!!

 

Je quitte Sidi Ifni pour rejoindre le littoral.

Je n’ai aucune envie de prendre la route principale pour rejoindre Guelmin ; une piste longe la mer et la « Plage Blanche » …

…et voici la piste vers « Plage Blanche  »  Euh !  je crois que je ne vais pas être déçu du voyage !

            Un local me dit… « avec ton vélo et le poids que tu as, tu n’y arriveras pas,  c’est impossible, rebrousse chemin et prends l’asphalte ! »…

…ça,  c’est mal me connaitre mon gars !!!

Je descends de ma monture et je pousse !!!

Dans la vie,  avec de la volonté et de l’envie,  vous arrivez à tout.  Même si l’on vous dit que c’est impossible, même si l’on met le doute en vous, essayez pour ne pas avoir de regrets  et je vous garantis  que cela en vaut la peine.

C’est toujours loin des routes les plus faciles que vous recevez les plus belles surprises et les plus belles récompenses.

La piste s’améliore et je peux de nouveau pédaler.

…ça vaut le coup de mouiller le maillot non ? !!!

 

La richesse et la valeur de l’eau prend une définition encore plus forte dans le désert…

…Ici,  elle est préservée et partagée. Dire qu’il y a des pays où l’on refuse de vous en donner un litre … malgré qu’elle soit gratuite.!

Le long de la côte,  il y a quelques villages de pêcheurs  mais au final…

…il y a plus de dromadaires que de personnes !!!

J’entends un bruit de moteur… un 4/4 peine à gravir la pente défoncée par le ravinement de l’eau. Je n’en crois pas mes yeux c’est Mickael et Alexandra. INCROYABLES  RETROUVAILLES  au milieu de nulle part !!

Je m’éloigne de la côte ;  la piste est à peine visible et hyper caillouteuse. Le vent de face n’arrange pas les choses et ma vitesse se réduit à 10 kmh !!!

Pour la première fois de ce voyage, je ressens la chaleur du Sahara. Le vent sec me dessèche et m’oblige à boire toutes les 5 minutes !!!

En fin de journée, je suis complément cuit et déshydraté…
Le désert ne pardonne pas la moindre faiblesse et tout effort inutile se paie cash !!!

 

…mais ma lutte contre les éléments n’est pas terminée… il va me falloir dormir avec la tempête. La tente est prévue pour résister à des vents de 120 kmh !!

 

Il y a des panneaux sur la route qui me font sourire !

       

Un chiffre tout rond… 10 000 kms  depuis que j’ai quitté la maison !!!

Même en voyage j’aime cuisiner.  J’arrive à me concocter de beaux menus… un petit tour à la plage et je prépare des moules …. mais sans frites !

Les accès au littoral sont restreints mais les vues sont magnifiques.

 

Ici, une vue qui est moins belle !  celle d’un animal qui souffre à cause d’ un abruti d’homme. Si vous regardez attentivement la patte droite de l’âne vous constatez une plaie jusqu’à l’os ! ceci est le résultat d’une corde que l’on attache aux deux pattes avant pour éviter que l’animal n’ aille trop loin.  Oh ! que j’aimerais voir ce fainéant avec le bras lié à la cheville et lui dire de marcher !!! cela me mets  hors de moi quand on impose ce genre de souffrance.

Ah oui,  tu m’étonnes !  un  « trait = danger  »  Je pense qu’à cette distance tu arrives à voir le compteur devant toi !!!

Je suis averti !…

…le désert bouge au gré du vent…

…tantôt des dunes …

…tantôt des plaines à l’horizon lointain.

Un menu à 3 euro  !!! hum… du poisson frit.

Bon,  ça diminue  … encore 999 kms pour la frontière.   Je laisse Tarfaya derrière moi et j’entre dans ce pays oublié qu’est le Sahara Occidental.

Le long de la côte sarahouie, il y a beaucoup de cabane de pêcheur.

Mimoum m’invite à partager son repas…

…une découverte :  la bouillie d’orge… excellent goût et excellent en énergie !!!

Un titre qui me colle à la peau !!  je n’irai pas à Smara car la route est interdite aux touristes.

Une longue ligne droite traverse le Sahara. Le vent balaye cette région en permanence ; généralement il vient du Nord donc il pousse mais pour ma part  ce sera généralement un vent latéral !

Pour camper il me faut tirer avantage du terrain et parfois ériger un mur de pierres afin de pouvoir fermer les yeux et dormir paisiblement.

Voici le mode de vie typique des Sarahouis, un peuple de nomades sans état car il n’est pas reconnu comme Nation Etat, un comble ! Pour ma part, c’est un état à part entière et c’est un pays de plus au compteur.  Pied de nez à l’histoire, au Maroc à la Mauritanie qu’ils ont mangé.

Je rencontre Aziz, un vrai Sarahoui. Il est dur d’en rencontrer car beaucoup sont partis en exil ou vivent au coeur du Sahara. C’est une belle occasion de partager et de connaitre sa culture.
Le Sahara Occidental a changé maintes fois de pays colonisateurs,  l’Espagne, le Portugal et maintenant le Maroc et la Mauritanie.
Le conflit débute à la mort de Franco. l’Espagne est alors souveraine de la région, le Maroc profite du chaos espagnol pour envahir pacifiquement le Sahara avec la  » Marche Verte « . Rapidement le mouvement indépendantiste : le Front Polisario se constitue pour lutter contre l’envahisseur. Un conflit armé débute en  1975 et durera jusqu’en 1991. Les Sarahouis perdent la guerre et le Maroc annexe la plus grande partie et la Mauritanie le Sud. Une partie de  » ce pays » n’est pas accessible aux touristes, certaines zones sont encore minées et l’ONU est en charge de la région frontalière à la Mauritanie.

Pour m’asseoir je passe par où ? !!

Pour coloniser la Sahara Occidental, le Maroc a construit des villages mais ils sont restés fantômes !

L’accès à Boudjour… deux fois trois voies !… la route sert d’aéroport ? !!  Comme beaucoup de projets d’infrastructures routières,  il y a beaucoup de gaspillage d’argent et de corruption. Ne vaudrait-il pas mieux construire des écoles et des hôpitaux , non ? !!

Les bivouacs au coeur du désert,  j’adore !

Une belle vue.

Un bon feu de bois pour préparer….

… un bon petit plat pour recharger les batteries !

 

Ici,  le vent s’amuse à sculpter les roches.

 

Il est certain que pour traverser le Sahara seul, il vaut mieux avoir apprivoisé sa solitude !

Qui a dit que rien ne pousse dans le désert ?

  

  La nature trouve toujours sa voie.

et moi aussi !!!

Parfois pour se ravitailler il faut s’éloigner de la route principale et rejoindre un village de pêcheurs.

Premières grosses chaleurs du voyage… il faut se protéger contre le soleil et le vent latéral qui vous souffle le sable sur la figure.

Avant de lutter contre les moustiques sous les tropiques,  il me faut affronter des  « escadrons » de mouches !!!

Beaucoup de français descendent vers le Maroc pour y passer l’hiver au chaud ; ainsi j’ai eu l’occasion de rencontrer Joel et ses amis Tamalou.
Superbes rencontres.

Après une semaine à voyager à un rythme différent, je retrouve Heike et Charline.

Passage du Tropique du Cancer.  La prochaine ligne du globe : l’équateur attendra l’année prochaine.

Le désert s’étend à perte de vue…

…il est propice à la réflexion et la méditation.

 

Quelle tristesse !  voici le littoral et les plages couvertes de plastiques !!

   

Tout doucement,  je me rapproche de la frontière mauritanienne ….

 Il sera bientôt temps de changer de drapeau.

Plus de 4 000 kilomètres parcourus au Maroc durant ces deux mois et demi et je peux dire que j’ai eu un large aperçu du pays ; Je m’ y suis bien immergé pour en connaitre sa culture et découvrir un peu mieux l’Islam mais je pense que c’est l’accueil chaleureux des marocains  (hormis la police bien entendu) et la grande diversité des paysages qui m’ont le plus marqué.
Peut être qu’un jour j’y reviendrai pour y découvrir d’autres régions car le pays est tellement vaste… INCH ALLAH !!!

Il est temps de quitter ce pays… A présent mon regard se tourne vers le voisin :   la MAURITANIE

A suivre….



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