Chevauchée cubaine (2éme partie)
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Cela fait quinze jours que j’ai débuté le tour de Cuba. Je poursuis cette aventure sur la côte Sud de l’île pour rejoindre Santiago De Cuba; cette ville marquera le point de retour vers la capitale. La première partie du voyage fut déjà bien chargée en expériences, en histoires, en rencontres alors je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même pour le retour ! Alors, assez parlé et en selle !!!

Là, je peux dire que je pédale juste à côté de la mer. Irma, le dernier ouragan qu’a connu Cuba a grignoté un peu plus la route!!!

Je longe la côte désertique du Sud… une centaine de kilomètres de pur bonheur loin des plages défigurées par l’industrie du tourisme.

Nature…   100 % brut !!!….

avec le réveil des vagues au petit matin !!!!

« Raul ! je t’avais dit de mettre plus de ciment dans le pilier central !!!!

 

J’atteins Santiago de Cuba, l’ancienne capitale du pays et seconde ville pour sa densité de population.

Outre les quartiers coloniaux et les vieilles voitures qui les arpentent, Santiago de Cuba est devenue un lieu de pèlerinage…..

pour son cimetière Santa Ifigénia…..

avec ses allées et ses tombes de marbre !!!

Ici, tout est dans la démesure comme le mausolée impressionnant à José Marti mais depuis quelques mois …

il y a un autre pensionnaire qui est bien gardé, c’est ….

Fidel Castro.
Une sépulture  sobre et très simple. Une roche taillée comme un grain de maïs dans laquelle repose les cendres de l’ancien dirigeant ;
tout est dans la symbolique.

On m’a toujours dit :  on voit l’impact de sa vie sur son environnement lors de sa mort….

et quoi que l’on puisse penser du régime cubain et de son dirigeant, son passage dans l’histoire …

 ne sera pas passé inaperçu et aura laissé des traces indélébiles pour les générations a venir.

Holp-up à la CADECA!!!  C est l’endroit pour changer le PESO CONVERTIBLE pour le PESO NACIONAL, ce qui me permet de vivre à Cuba car c’est  cela qui me donne accès aux magasins des cubains.

Ici, grand contraste !  il y a les magasins où il n’y a rien à vendre et des rues piétonnes où l’on trouve aussi bien des cosmétiques que de  l’électroménager.

Les cubains aiment s’asseoir sur le pas d’une porte et discuter pour refaire le monde !!

Je quitte Santiago de Cuba,  via l’autoroute !!!

Je prends l’option de la route qui traverse le pays du Sud vers le Nord.

 

Lorsque je vois ce tas de pamplemousses, immédiatement je fais demi-tour.

– combien tu vends tes pamplemousses  amigo ??
– tiens,  en voilà une demi douzaine pour la route,  je te les offre.

Me voila donc  reparti avec 3 kilos en plus pour gravir les collines de l’intérieur.

Le secret du café cubain ??? il pousse à l’ombre des arbres pour réduire l’ensoleillement et maintenir l’humidité.

« Tu verras Cuba c’est plat »… Euh oui ! mais quand je vois les pentes si abruptes, je pense que  tout le monde n’a pas la même définition du plat !!!!

Le fort pourcentage et la route défoncée,  là je peux dire que je les sens les pamplemousses !!!!

Chaque fois que j’ai campé au coeur de la nature ça été une véritable galère pour trouver un endroit loin…

de la vue des habitants et  chaque fois,  il faudra que je me cache dans la forêt, les champs de cannes à sucre,  etc….

et parfois  j’aurai une belle vue !  car camper à Cuba est strictement interdit mais …

comme financièrement je ne peux pas me payer une  « Casa Particulare » à 25 € tous les jours ! je n’ai que cette solution et franchement,  le prix est plus qu’abusif, sachant que le salaire d’un Docteur ou d’ un Maître d’école est de 30 € par mois !  Oui.. 1 € par jour !
Ce socialisme là,  » j’adore » !!! quelle formidable répartition des richesses !!!

Ma Casa Particulares Robens ne me coûte rien !!!

Ce n’est pas la saison des pluies mais il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de s’engager sur les pistes cubaines ! surtout en fin de semaine …

Vendredi 17 h… fin de journée ; Raul ne fera pas une minute de plus et laissera sa machine en plein milieu de la piste !
Après tout,  cela peut attendre lundi ! c’est le rythme cubain !

Guardalavaqua où je ne suis resté que 3 minutes montre en main… l’impact du tourisme sur le milieu naturel me déplait vraiment et je fais demi-tour sans me baigner !!!

La course au carburant, la pénurie d’eau à Cuba peuvent arriver n’importe quand mais le seul liquide qui ne connait jamais la pénurie c’est…. le rhum !!!

Merci Juan qui m’ouvre sa prairie pour y planter mon hôtel  « Robens » !

Il travaille pour l’Etat en gardant une centaine de vaches laitières ce qui ne lui rapporte que 30 € par mois !!!
Mais il a eu la bonne idée d’y ajouter ses six vaches dont il vendra le lait directement à ses voisins … c’est ça le système D pour survivre à Cuba !!

Ah !  enfin les fruits font leur apparition sur le bord de la route !!!

J’entame la route du retour vers La Havane …

Je passe Holguin, une ville qui n’a pas beaucoup d’attrait pour moi.

Le compteur gonfle un peu plus et je suis prêt de boucler la distance d’un deuxième tour du monde !!!

Midi, crochet par la pizzeria…

et voici mon menu quotidien :  2 pizzas.  Bon,  ne soyons pas trop difficile pour les ingrédients…
C’est jambon ou fromage avec un peu de ketchup !!! le coût 40 cts d’euro !!! Eh ! il faut les trouver les 5000 calories jour dont j’ai besoin !!!

 

La main sur la poignée de gaz et les drapeaux tibétains aux vents… l’objectif est d’avaler des kilomètres.

Parfois, ce sera plus qu’avaler des kilomètres !  182 KMS  c’est une journée XXL  indigeste pour les jambes!!!
la faute à la mangrove durant une quarantaine de bornes où il n’ y a que des marais remplis de moustiques. Je vais pédaler jusqu’à la dernière lumière solaire et par chance ….

Pedro m’ouvre sa ferme pour y dormir. Je passerai une excellente soirée avec cette famille, cela me permettra d’en connaitre davantage sur la société cubaine.

 

Le modernisme  est en marche à Cuba ;  on y installe des champs de panneaux solaires pour diminuer l’impact des centrales au diesel pour produire l’électricité.

Petit crochet par Santa Clara où se trouve le mausolée du « Ché » ;  je pense que c’était un passage obligatoire après être passé à la Higuera en Bolivie où il fut exécuté.

Un coup d’oeil sur la route …

pour choisir les routes avec le moins de trafic car les cubains conduisent comme « des barbares »!!! je n’ai pas envie de faire une croix sur le bord de la route !!

Je me suis trouvé un bon carburant: le Batido  C’est un mélange de fruits mixés, du lait, de la glace pilée…
Hum !! c’est extra !!! je peux en boire 3 !!!

Cette usine agricole représente l’état du pays qui tombe en désuétude chaque jour un peu plus.

La Cantera Libertad.  J’aime ça!  « le chantier de la liberté » !!! car question de liberté à Cuba…
…c’est un immense chantier en cours !!

Nous sommes à la veille de Noel et j’arrive à Matanzas une ville portuaire à une centaine de La Habana. Elle est aussi surnommée la ville des ponts car pas moins de trois rivières divisent la ville.

Dans les magasins cubains,  il faut prendre l’habitude de faire la queue,  en espérant trouver le produit souhaité !!! Patience, patience.
Il faut prendre l’habitude de demander : Quien es el ultimo?? qui est le dernier ??? sinon on se fait prendre sa place.
( c’est une habitude cubaine )

Comme partout sur l’île, chacun se débrouille à gérer un petit négoce qui permettra de survivre. Ici on vit au jour le jour sans se soucier du lendemain.

La dure réalité de la vie cubaine pour manger chaque jour à sa faim.

Certaines de ces voitures ont plus de 70 ans !!! elles étaient importées des USA avant la révolution.

Monument pour l’abolition de l’esclavage.

Je ne rentre pas à la Havane sur deux roues mais  via le ferry à Regla ; c’est plus rapide et plus sûr que de faire le tour de la baie à vélo au milieu du parc industriel.

J’arrive directement sur le Malécon…

de là, je me rends dans la Vieille Havane,

au milieu des vieux quartiers,

des ruelles étroites, bruyantes et crasseuses.

 

Ici, la vie bouillonne de partout… c’est ça la vraie Habana. Les gamins en prennent possession pour jouer.

Le casque historique de la ville est classé monument historique à L’UNESCO.

 

Les vieux édifices coloniaux sont de vraies merveilles d’architecture.

Un plaisir pour les yeux.

Ici, ça existe encore !!!

Motivé le boulanger !!! 3 personnes attendent qu’il termine son «  » chat «  » sur Facebook !!!

 

Fin du voyage cubain, Miguel me dépose avec sa veille Plymouth à l’aéroport pour rentrer sur México City. Ce mois passé à parcourir ce pays sera passé à la vitesse de la lumière tellement l’expérience fut intense. Découvrir ce pays unique au monde fut un grand moment de mon voyage. A présent je peux dire que j’en connais beaucoup plus sur la vie des cubains et c’est cela que j’étais venu chercher en arrivant sur cette île. Bien sûr tous les souvenirs que j’emporte avec moi ne sont pas que du positif et c’est principalement le manque de vraie liberté qui me fait dire cela car c’est la première fois que j’ai ressenti des barrières et des freins à ma liberté de nomade. Adieu Cuba, j’arrive à México pour y débuter une nouvelle  aventure.

A SUIVRE …

 



7 commentaires

    Duchenne

    En lisant ton périple Laurent, on a vraiment l impression de vivre tes aventures en direct! Merci à toi!

    D\'Arras

    Magnifique reportage cubain, quelle belle aventure humaine tu vis même si tu rencontres des difficultés de liberté individuelle…ce sont des instants de vie magiques 👍.
    Bonne continuation et MERCI de nous faire participer à ton périple humanitaire par tes photos et commentaires appropriés 😉.
    Que la force de pédalage t’accompagne encore et toujours. Amitiés

      Salut Jean Marie alias Senor météo nordiste, merci à toi c’est toujours un plaisir de partager mon aventure avec toi et de recevoir tes commentaires d’encouragements
      Porte toi bien cher Ami

    Farine

    merci Laurent tu nous aides à traverser la grisaille du Nord par ton super périple merci bises

    Véro

    je suis à 1 clic de prendre un billet et te rejoindre… ce soir, il neige, il fait gris… t’es notre seul rayon de soleil depuis des mois 🙁

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